Les spherulites brun fonce ne sont pas aussi exactement spheriques et leur diametre varie de 1/20e a 1/30e de pouce; lorsqu'on les brise, ils montrent une structure vaguement rayonnee vers leur centre qui est blanchatre. Quelquefois deux spherulites unis n'ont qu'un seul centre d'ou part la structure rayonnee; il existe parfois au centre comme un indice de cavite ou de crevasse. Ces spherulites sont tantot separes et tantot reunis par deux, par trois ou en plus grand nombre, et forment des groupes irreguliers, ou plus communement des couches paralleles a la stratification de la masse. L'agregation est souvent si intime que les faces superieure et inferieure de la couche formee par les spherulites sont exactement planes. Lorsque ces couches deviennent moins brunes et moins opaques, on ne peut plus les distinguer des zones de la roche feldspathique a teinte pale qui alternent avec elles. Quand les spherulites ne sont pas agreges, ils sont generalement comprimes dans le sens de la structure lamellaire de la masse, et dans ce meme plan ils offrent souvent a l'interieur des zones de differentes nuances de couleur, et a l'exterieur ils sont ornes de petites cretes et de petits sillons. Les spherulites avec leurs sillons et leurs cretes paralleles sont representes grossis dans la partie superieure de la gravure ci-jointe, mais ils ne sont pas bien dessines; leur mode ordinaire de groupement est indique dans la partie inferieure de cette figure. Dans un autre echantillon, une couche mince de spherulites bruns, intimement unis, traverse une couche de meme composition, comme le montre la figure 7, et cette trainee de spherulites, apres avoir suivi sur une faible longueur une direction legerement courbe, la recoupe ainsi qu'une autre couche situee un peu au-dessous de la premiere.

[Illustration: FIG. 6.--Spherulites bruns opaques, grossis. Les spherulites representes dans la partie superieure de la figure portent a la surface des sillons paralleles. La structure radiee interne des spherulites du bas de la figure est accusee beaucoup trop fortement.]

Les petits nodules d'obsidienne portent aussi quelquefois des cretes et des sillons externes, disposes parallelement a la lamellation de la masse, mais toujours moins marques que ceux des spherulites. Les nodules d'obsidienne sont generalement anguleux, a bords emousses; souvent ils portent l'empreinte des spherulites adjacents qui sont toujours plus petits qu'eux. Les nodules isoles semblent rarement s'etre rapproches les uns des autres par attraction mutuelle. Si je n'avais pas trouve quelquefois un centre d'attraction distinct dans ces nodules d'obsidienne, j'aurais ete porte a les considerer comme un residu de cristallisation qui s'est isole durant la formation de la perlite qui les empate et des globules spherulitiques.

[Illustration: FIG. 7.--Couche formee par l'agregation de petits spherulites bruns, coupant deux autres couches semblables. L'ensemble est represente a peu pres en grandeur naturelle.]

Les spherulites et les petits nodules d'obsidienne de ces roches ressemblent si bien par leur structure et leur forme generale aux concretions des depots sedimentaires, qu'on est tente, a premiere vue, de leur attribuer une origine analogue. Ils ressemblent aux concretions ordinaires sous les rapports suivants: par leur forme exterieure; par l'agregation de deux, de trois ou d'un plus grand nombre d'individus en une masse irreguliere ou en une couche a faces planes; parce qu'il arrive parfois qu'une de ces couches en coupe une autre comme on l'observe pour les silex de la craie; par la presence dans une meme masse fondamentale de deux ou trois especes de nodules souvent serres les uns contre les autres; par leur structure fibreuse et radiee et l'existence accidentelle de cavites en leur centre; par la coexistence des structures lamelleuse, concretionnee et radiee, si bien developpees dans les concretions de calcaire magnesien decrites par le professeur Sedgwick[24]. On sait que les concretions des depots sedimentaires sont dues a la separation partielle ou totale d'une substance minerale de la masse environnante, et a son agregation autour de certains centres d'attraction.

Charles Darwin

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